Exploration à la grotte du Guiers Vif descente d’un P50 derrière le S1

Nouvelle plongée dans la grotte du Guiers Vif, en Chartreuse, quelques années après notre dernière tentative. J’ai pu enfin explorer un puits de 50m qui redescend au dessus d’une rivière qui est pour le moment inconnue. D’autres départs de galeries on été vus. C’est prometteur, mais pas évident. voici le compte-rendu de cette journée.

L’entrée de la grotte du Guiers Vif, au dessus de Saint-Même

Déroulé

On se retrouve tous au parking de Saint-Même à 8h45 le 23 aout 2020.
Nous sommes 9 membres des Furets Jaunes de Seyssins, mais les épouses décident de rester en bas pour préparer le pique nique.
Nous montons à 6, le portage est donc léger, globalement.
Le compresseur du CDS38 ayant rendu l’âme au gonflage, j’ai donc dû monter 3 bouteilles de 6l peu gonflées au lieu des 2 prévues à 250 bars.

Montée tranquille dans le brouillard.
Au niveau du siphon, j’ai la surprise de voir mon bi-9, que personne n’a touché depuis octobre 2015 (5 ans), et qui n’a pas pris une rouille. On retrouve aussi les plombs stockés.

Grotte du Guiers Vif
Olivier Testa, le plongeur, se prépare
Equipement pour la plongée
trois bouteilles de 6 litres, un sac avec de la corde et du matériel, et un sac étanche avec le perfo (derrière le plongeur)

Équipement sans problème, mis à part une fuite sur un second étage. Je pars, avec 3 blocs, un sac étanche (chambre à air) avec le matos topo, le perforateur et 2 accus, deux lampes.
A la main, je porterai un kit avec 90m de corde, un harnais, de quoi manger, une dizaine d’amarrages (pulse et goujon), des sangles, et un nécessaire de réchauffage : polaire, bonnet, coupe-vent, dans un sac étanche.
On convient avec les porteurs qu’ils reviennent 6h après l’immersion.

Immersion à 11h30, l’eau est à 5°, la visibilité est de 2m. 10min pour traverser le siphon, 600l d’air consommé (je n’ai respiré que sur une seule bouteille, celle avec le détendeur qui fuit).

De l’autre côté, déséquipement plongée, rééquipement spéléo. Le sac étanche avec le nécessaire de réchauffage est plein d’eau.
Au déversoir, il coule environ 5-10l/s
Je remonte tous les puits, arrive en une heure au sommet du P50. Le descend en équipant.
Au fond du puits, il y a pleins de blocs, le petit actif (1l/s) se perd dedans.
Dans la continuité, un passage en diaclase étroite continue vers le bas. C’est étroit, je me faufile, descend 6m environ, arrêt sur un passage étroit vertical derrière lequel il y a du vide, et un grondement d’eau. Je frotte de partout, et je me dis que si je déchire l’étanche maintenant, ce n’est pas bon.
Je remonte, prend une corde, retente, amarre la corde à un becquet, mais c’est tellement étroit que je n’arrive pas à mettre le descendeur. Mazette.
L’étroiture pourrait passer en combi spéléo, mais je n’arrête pas de faire des accrocs à l’étanche.

Demi-tour, je remonte le P50. 15m dans le puits, je vois un autre départ à mi-hauteur. Je pendule, et mets pied dans une galerie qui part.
Un passage à 4 pattes sans courant d’air, même taille que le méandre du début (F2). 20m de reptation et j’arrive en balcon sur un joli puits sur faille (même axe que le P50, mais décalé). Je ne l’ai pas descendu. Il remonte (mais semble bouché) et descend de 10-15m, et devrait arriver à peu près au même niveau que le fond du P50. Il y des blocs au fond. Je ne me souviens pas avoir entendu d’actif.
Je repasse la reptation, et trouve un autre puits descendant (sur faille). P8, descendu, arrêt sur une lèvre au sommet d’un P7 (non descendu), étroit comme la diaclase, et qui nous ferait retomber au même niveau que le bas du P50.

Il est décidemment temps de faire demi-tour, l’heure avance.
Je remonte les puits en sueur, rampe, descend, me mets à l’eau à 17h20.
A 17h28, Florian et Pierre arrivent au niveau du siphon.
Florian a un petit doute : "Olivier n’est pas là, l’angoisse va commencer"
Pierre : "attends, il n’est que 17h28, on avait dit 17h30"
A 17h29, une lumière éclaire la vasque
A 17h30, je fais surface

Croquis de l’explo du 23 aout - vue en coupe
Etagement des galeries derrière le siphon du Guiers Vif

Prochaine plongée en binôme avec Fredo Poggia, qui le premier a franchi les siphons en 1976

Participants

Pierre SAINT-BONNET (FJS)
Bernard LEPRÊTRE (FJS)
Patrice MEYER (FJS)
Jérémie MEYER
Florian RIFFART (FJS)
Olivier Testa (FJS)
Avec la présence amicale de Madeleine, Chantal MEYER, Jacky & Gaby SORET + un couple d’amis

Merci à Petzl pour le matériel super léger qui permet d’aller loin, et à Xdeep pour l’équipement de plongée fiable

La galerie d’entrée

texte écrit en septembre 2020